100 000 visiteurs, 41 000 M², 500 automobiles, trois ventes aux enchères, deux halls…
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Pressés de fuir le bruit et le froid parisien, vous-vous pressez dans les halls de la porte de Versailles. Une trentaine d’adolescents habillés avec des capes, des épées et de collants troués vous attendent. Vous vous êtes trompés de porte. Une fois dans le bon hall, la taille de l’événement est impressionnante. Sous un éclairage jaunâtre, des centaines de stands se sont construits sur une moquette héritée de l’université d’été du parti communiste en 1978.
Pour vous mettre dans le bain, vous êtes accueillis par Auto Plus Classic, qui affiche fièrement sur son stand sa position de leader français de la presse de collection. Puis par un ensemble de cow-boys vous invitant à leur prochaine réunion sur le thème original Paella/Danse country. Ensuite, ce sera le tour des assureurs qui, à coup de bimbos et de promos, comptent bien rentabiliser le coût de leur participation à l’événement. Enfin, au fond, vous trouvez les gros marchands Suisses fumant des cigares sur leurs stands déserts…
On peut dire énormément de choses sur rétromobile. Mais le fait est là: L’automobile ancienne devient un loisir de masse et l’organisation colle à cette logique.
Et aussi différents soient-ils, tous ces exposants ont des points en commun:
- Ils ont été obligés de manger les tripes hors de prix que leurs ont jeté à la figure les serveurs du Hall 1.
- Ils ont débattu des heures sur les ventes Artcurial: Voitures invendues, estimations trop prétentieuses, marché en saturation, crise, raz le bol…
- Ils ont amené ce qu’ils ont de plus beau.
Si vous n’avez pas eu la chance d’aller au salon, voici ce qui nous a marqué:
Les deux Wimille amenées par le musée Malartre dans le cadre de l’exposition sur le designer Philippe Charbonneaux. Incroyables automobiles, elles avaient été conçues par le pilote Jean-Pierre Wimille. En 1948, il monte un châssis tubulaire, au centre duquel il positionne le conducteur et le moteur. Motorisée par un V8 de vedette, Ford s’associe au pilote et s’apprête à lancer la production lorsque ce dernier décède.
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Les trois voitures de records du Bealieu Motor Heritage Museum: La Napier 1903 et son quatre cylindres 7,7 Litres, belle auto cette dernière n’est pas vraiment auréolée de succès mais détient sa renommée des fossés qu’elle a l’habitude de fréquenter. A l’inverse, la Darrack V8 de 1905 et la Fiat S76 de 1911 ont battu des records: 197 km/h pour la première, grâce à ses 25 litres de cylindrée, 210 pour la seconde avec ses 30 litres de cylindrée.
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Hillman Zimp. Produite en 1964, la Zimp ressemble à un discret hommage de Zagato à son double démoniaque: Zorglub. Malheureusement, seulement trois exemplaires seront produits…
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La voiture rhomboïde d’Alamagny. Son incroyable propriétaire peut vous en parler des heures durant. Les deux roues directrices (avant et arrière), l’échappement qui débouche dans l’habitacle, aspiré par la roue motrice… Le plus amusant restant le défaut de base dans la conception de ces autos: reposant sur trois points, lorsqu’elle passe d’un sol plat à un plan incliné, ses deux roues centrales et motrices ne peuvent en assurer l’équilibre et la voiture se retourne… Du pur génie. On peut écouter son incroyable propriétaire durant des heures, détaillant toutes les originalités de son auto, de la roue motrice gauche qui dissipe les gaz d’échappement du moteur à la position en losange et ses problèmes d’équilibre…
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Bizzarini 1900 GT Europa: Une auto rare, produite à 17 exemplaires. On dirait une Bizzarini 5300 GT en plus petite, et en plus GT. On se prend à la désirer, puis, on se rappelle la fiche technique: OPEL 1900 GT… Ouille.
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Bien sûr, ce qui fait l’exclusivité du salon est l’impressionnante variété d’autos rares que l’on peut y croiser. Impossible pour nous de revenir sur toutes: Jaguar XKSS, Bugatti 57, 37, Mercedes 300 SL, Lamborghini Miura, Pegaso, Leon Bollée, Peugeot 402 Darl’Mat… Voici donc quelques détails du salon:
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J’y étais aussi, c’était juste ENORME !!!! Je suis toujours plus étonné à chaque édition ! Un vrai plaisir pour les yeux, moins pour le portefeuille…