Découvrez et décryptez la seule solution possible à la crise économique mondiale
Pour être tout à fait honnête, lorsque pour mon premier article je vous avais proposé quelques méthodes originales et amusantes afin d’évoluer dans le monde post-apocalyptique avec grâce et brio, j’étais moi-même convaincu de n’avoir accouché que d’un papier hilarant et ouvertement caustique. Cela dit, au vu de ces derniers mois et des évènements qui les ont accompagné, il devient presque évident que des choses terribles sont à venir. Fidèles à notre réputation avant-gardiste, et au risque de devenir les cibles du gouvernement, nous vous décryptons le présent, et nous vous informons du futur. Le seul et unique futur tangible, au passage.
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● Crise des catastrophes naturelles
Il faudrait être totalement déconnecté pour ne pas s’en apercevoir : jamais depuis des temps immémoriaux la Planète ne s’était autant déchaînée contre ses locataires. Tsunami et catastrophe nucléaire au Japon, séisme à Haïti, séismes à répétition partout dans le monde et récemment en Italie, à tel point qu’on commence à s’interroger sur les risques encourus par la Provence et le Rhône-Alpes, dérèglement climatique aux quatre coins du globe : cela ne trompe personne, la Terre en a eu assez de tout ce qu’elle a subi, et elle a entamé sa révolte inéluctable qui n’épargnera ni les coupables ni les justes.
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● Crise financière
Etrange espèce que l’espèce humaine. Brandissant à la moindre occasion son droit et son goût pour la liberté, c’est pourtant elle-même qui a crée de toutes pièces les moyens de se priver de cette liberté tant chérie pour devenir des esclaves soumis et dociles. La révolution prophétisée par Tyler Durden et son Fight Club n’ont finalement jamais eu lieu. Les objets que nous possédions ont fini par nous posséder, les valeurs et autres artifices ont achevé de nous mettre à genoux. C’est ainsi que la plus maligne des créations, l’argent, est en train depuis plusieurs mois de montrer à l’homme son impuissance face à sa création et ses travers, et de le balancer dans un avenir incertain et sombre, confronté à l’inéluctable besoin de recréer une société en partant de rien.
● Crise culturelle
Quelqu’un disait récemment que le Siècle des Lumières était non seulement derrière nous, mais surtout qu’il était mort et enterré. Difficile de tempérer ces mots lorsqu’on jette un œil apeuré au somptueux paysage médiatique contemporain. Une bande de loosers hydrocéphales (stéréotypes du gay, de l’abruti cannois superficiel à cheveux gominés, claquettes, muscles et pantacourt, de la blondasse répugnante etc.) coincés sur une île ou dans un loft et ne pensant qu’à forniquer sont devenus les idoles et mètres étalons d’une génération. Alternativement, ce sont diverses femmes riches et richement plastifiées, dont la notoriété est due à leur fameuse sex-tape, qui décident de se faire accompagner nuit et jour par des caméras tenues par des porcs en rut, déchaînant ainsi les émois d’une société à la dérive et les délires exhibitionnistes de la moitié des pré-adolescents du monde possédant une webcam.
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● Crise des morts vivants
Actes de cannibalisme à répétition, le dernier datant d’il y a quelques jours à Miami. Le lendemain, un homme découpait ses propres intestins et les jetait à la police. Le surlendemain, un étudiant se livrait aux forces de l’ordre en affirmant avoir tué puis mangé son colocataire. Les autorités peinent à contenir la paranoïa et mettent ces comportements perturbés sur le compte d’un nouveau type de LSD. Mais vous, on ne vous la fait pas. Certains ont beau balayer du revers de la main cette théorie sous couvert de son aspect folklorique et propre au délire adolescent, mais vous, vous connaissez la vérité : Miami est le foyer du début de l’invasion des zombies, et ce qui s’apprête à suivre bouleversera l’équilibre du monde…
● L’invasion zombie
Il suffira de six jours pour que Miami et ses forces de l’ordre soient dépassés. Incapable de répondre à la menace, la ville sera évacuée alors que les premiers lâchers de napalm disparates seront ordonnés sur la zone épidémique. Aux antipodes des blockbusters US, les militaires se trouveront face à d’énormes disfonctionnements logistiques et dans l’impossibilité de gérer les flots de contaminés. La Floride sera évacuée, mais le Congrès des Etats-Unis refusera pour raison éthique de raser l’état, certains scientifiques promettant au public de trouver un remède et de rendre leur humanité aux morts-vivants. Désorganisés et effrayés, 11 000 marines équipés d’armes lourdes feront cordon autour des frontières de la Floride afin de protéger les travailleurs illégaux mexicains censés construire une immense muraille permettant de créer la plus grande zone de quarantaine jamais vue.
La catastrophe aura lieu lorsque Georges W. Bush, mandaté par Obama pour réinstaurer le moral et l’esprit de victoire au sein des troupes, se proposera de divertir les soldats en organisant à quelques mètres de la ligne de démarcation un match de catch au cours duquel il affronterait Colin Powell, déguisé pour l’occasion en Sarah Palin. Le spectacle deviendra une grande réussite médiatique, mais tous les alliés s’étant rassemblés autour du ring et des écrans géants pour y assister, les flots de zombies se déverseront dans l’Alabama et la Géorgie. Au bout de trois semaines, 45% des USA seront envahis. Dans le même temps, les agences Moody’s et Standard & Poor’s abaisseront à nouveau la note du pays.
Le conseil de sécurité de l’ONU, incapable d’envoyer un support aux Etats-Unis car personne n’arrivera à se mettre d’accord sur le nom que devait porter l’opération, achèvera de rendre la situation intenable, et finira par ordonner que tout le territoire américain soit isolé du reste du monde, laissant au Canada le soin d’organiser tout seul sa résistance.
Treize semaines plus tard, le pays sera déclaré ruine économique, foyer infectieux majeur et zone sinistrée, le territoire étant fréquemment frappé de désastres naturels. Seul subsistera l’Etat du Texas, pour des raisons inconnues.
● La vérité enfin dévoilée
Le sort du monde sera scellé un samedi soir alors que TF1 décidera en ces temps moribonds de confectionner l’une de ces émissions joyeuses dont la chaîne possède l’extraordinaire secret. A la 49 ème minute (alors que le désopilant Canteloup effectuait une imitation de Kim Kardashian en train de proposer des faveurs sexuelles à un zombie obèse pour ne pas être dévorée), les Frères Bogdanov, invités d’honneur, se lèveront lentement de leurs sièges, sans dire un mot.
Par son seul regard, Igor incinérera toute l’audience présente alors que Grichka, grâce à ce qui s’avérera être des pouvoirs de télékinésie, mettra à mort dans des souffrances infinies les Castaldi, Eric, Ramzy, Aliagas, et tous les autres nazes présents dans le studio.
Puis les Frères s’adresseront au monde. Ils expliqueront qu’ils sont les membres d’une race stellaire hybride non composée de carbone, et qu’ils furent envoyés sur Terre pour y étudier ses habitants. De nature joyeuse et bienfaisante à leur arrivée – quelques 100 ans plus tôt – ils devinrent vite égoïstes, superficiels, stupides et cruels à force des contacts répétés avec les humains.
Grichka avouera avoir déclenché la crise financière en manipulant l’esprit des traders, et avoir aidé la Planète à se rebeller, l’invasion zombie étant, quant à elle, le fait de son frangin. Ils concluront en expliquant que l’Humanité ne méritait plus d’exister, et qu’ils s’apprêtaient à faire rentrer ce monde dans une période de terreur absolue, mais qu’avant cela ils allaient s’occuper de tous les animateurs de merde qui les avaient invités dans leurs émissions pourries pendant ces vingt dernières années, puis ils disparaîtront en montant à bord d’un train enflammé tiré par des licornes noires à la crinière tressée.
Les réactions à cette annonce seront passionnées : certains deviendront les Apôtres du Jugement Non Carbonique, d’autres se révolteront inutilement, d’autres également déménageront dans des endroits reculés. Mais ce sont bien les effets de ce qui sera appelé plus tard le Syndrome de Dissociation Fictionnelle qui restera le plus spectaculaire : sporadiquement, des acteurs ayant incarné des personnages maléfiques (ou bien des gens possédés par le mal depuis des années) se rallieront aux Frères Bogdanov et se verront investis de pouvoirs contre nature. Ainsi, Hugo Weaving se verra offrir les mêmes capacités que son avatar du film Matrix. Paris Hilton deviendra la muse à langue de serpent de Justin Bieber qui, lui, sera intronisé Patron des Démons Gay. Gordon Ramsey obtiendra le titre de Pâtissier des Enfers, et la faculté de réduire à néant la vie d’une personne en prononçant un seul mot.
Plus tard, les Bogdanov annonceront qu’eux-mêmes et tous leurs adeptes se feront désormais connaître sous le nom de La Ligue de la Terreur Infinie, une appellation qui, selon Stan Lee, “craint mais va à l’essentiel”.
En visite dans le 8ème arrondissement, Hugo Weaving sera le premier à faire démonstration de ses dons lorsqu’un certain Jean-Luc Mélenchon le prendra à parti, lui reprochant que La Ligue de la Terreur Infinie ne soit pas syndiquée et exigeant de recevoir lui aussi un pouvoir. Il sera désintégré après avoir tapoté la joue de Weaving avec un air suffisant, créant une panique sans précédent.
Rattrapé peu de temps après s’être échappé de sa maison de gériatrie, le même Stan Lee prononcera alors ces mots bien mystérieux : si le mal apparaît quelque part dans l’univers, ailleurs, des personnes de bien seront investies du pouvoir de nous sauver…
● Le contre pouvoir
François Hollande redonnera espoir au monde entier – hors USA – en une seule phrase. Après une nuit meurtrière au cours de laquelle La Ligue de la Terreur Infinie défenestrera l’équipe des Anges de la téléréalité et celle de Jersey Shore , le Président Français organisera une conférence de presse. Au beau milieu d’une salle comble empestant la transpiration chaude et la peur, il avouera vouloir livrer un secret qu’il portait depuis le jour de son ascension au pouvoir : si la foudre avait frappé son avion en ces occurrences, ce n’était pas par hasard : en vérité, une force supérieure avait décidé d’utiliser un éclair afin de lui accorder… les pouvoirs de Thor ! Devant les bouches bées de son assemblée, il se mettra à léviter, fera un clin d’œil espiègle en livrant ces mots qui deviendront légendaires : moi aussi je veux une équipe, puis il percera à vitesse supersonique le plafond de la pièce, ne laissant derrière lui qu’une traînée d’étincelles électriques.
Le premier à répondre à cet appel implicite ne sera nul autre que Stephen Hawking. Grâce à ses multiples voyages dans le temps et sa connaissance du multivers et de l’avenir, le savant aura confectionné une armure exo-squelettique lui rendant sa motricité afin de s’opposer à La Ligue de la Terreur Infinie et à son règne infernal, qu’il savait inéluctables. Soucieux de rester un personnage fun et accessible, le Pr Hawking décidera de peindre cette armure dans des tons rouge et or.
Les autres membres ne mettront pas longtemps à se faire connaître : Angela Merkel et ses accessoires de persuasion, notamment le fouet clouté. Bear Grylls, simplement parce qu’il était à la recherche du danger, et le dernier mais non le moindre : Vadimir Poutine et son arbalète meurtrière confectionnée en chars russes fondus, et ne pouvant être maniée que par lui. Pour l’occasion, il insistera également afin de porter un effrayant costume guerrier et pour être renommé Vñyghiya Büllwyhein ( “Couilles d’Ours”, selon un lointain dialecte Ottoman), ce qui fera de lui le personnage ténébreux et torturé du groupe.
Après une courte bataille légale qui empêchera François Hollande de nommer son équipe Les Avengers, il sera décidé – malgré le veto de Vñyghiya Büllwyhein – que le nom des sauveurs du monde serait Les Combattants de la Liberté, un “titre de merde” d’après Christian Bale.
● Le combat final
Les tensions entre Les Combattants de la Liberté et La Ligue de la Terreur Infinie deviendront de plus en plus vives. Déçu de n’avoir jamais visité les Studios Universal, Vñyghiya Büllwyhein décidera de purger à lui tout seul la Floride de ses contaminés. En une journée, il massacrera tous les zombies présents alors que Michael Jackson, ramené à la vie pour l’occasion, chantera en boucle son tube Thriller pour faire honneur à l’évènement devant un parterre de fans déchaînés reprenant sa célèbre chorégraphie.
Les Bogdanov et Hugo Weaving, quant à eux, lanceront la fameuse campagne “Pour un Q.I. à Trois Chiffres”, visant à rassembler les fans de tuning, de rap et de « Scènes de Ménage » pour les envoyer peupler une planète d’une galaxie lointaine afin de voir de quelle manière celle-ci s’autodétruirait pour sauvegarder son système solaire.
La décision sera sans appel : le combat final devait avoir lieu. Les deux parties choisiront un endroit neutre et hostile pour s’affronter, en l’occurrence une vallée quelconque traversée de lave et de pluie. Après un face à face immobile de plusieurs minutes, le premier à se désister sera Bear Grylls. Pas par couardise, mais car il remarquera la présence d’un fleuve de lave en ébullition d’au moins 500 mètres de large et que, voyant là l’ultime défi, il courra à sa rencontre tout en retirant ses sapes, décidé à le traverser à la nage, n’emportant avec lui comme seul témoin que la caméra de son fidèle Motorola Defy +. Profitant de la diversion, Vñyghiya Büllwyhein révélera ses sombres desseins et attaquera Angela Merkel, ses nerfs mis à rude épreuve par l’accent et l’attitude outrancière de la Chancelière. Dans un déluge de feu et de rayons lasers, sous les yeux interloqués de La Ligue de la Terreur Infinie, les deux Combattants de la Liberté disparaîtront dans un trou noir et seront expédiés dans un autre univers, condamnés à s’affronter jusqu’à la fin des temps.
A ce moment, Stephen Hawking se tournera vers François Hollande et lui expliquera qu’après avoir passé toutes ces années dans un fauteuil, nanti de surcroît d’une intelligence extraordinaire, il n’avait que faire de sauver le monde. Tout ce qu’il voulait maintenant, c’était se taper Paris Hilton pendant le reste de l’éternité. Ainsi, le Professeur et la créature blonde révulsante et décérébrée, se dématérialiseront et seront transportés dans un coin moyenâgeux du multivers, dans lequel les fantasmes les plus sombres et la luxure la plus dégradante seront épanchés.
Seul contre tous, François Hollande brandira son marteau foudroyant avec agressivité. Grichka Bogdanov lui révélera alors qu’il lui avait lui-même octroyé ses pouvoirs, lesquels n’auront aucun effet sur La Ligue. En fait, il avait juste fait ça pour se marrer et pour voir à quoi ressemblerait François Hollande avec un débardeur en métal et les cheveux longs.
Alors qu’il s’apprêtera à vaporiser l’infortuné héro, un silence aveuglant suivi d’un bruit extraordinaire déchirera le voile de la nuit. Un homme au visage impassible et aux yeux rouge feu s’avancera lentement. Il s’exprimera et décrira ses derniers jours passés où, assoupi dans un Spa du Texas il avait, inconsciemment et par sa seule présence, repoussé l’invasion des morts-vivants. Au moment où il s’était réveillé et avait posé un pied à l’extérieur, les hordes de zombies furent tellement terrifiées qu’elles lui promirent allégeance. Elles reconstruisaient en ce moment même les infrastructures des USA. Après ces mots, l’homme lissera sa barbe et Hugo Weaving le reconnaîtra : cet homme n’était nul autre que Chuck Norris. Et derrière lui, Steven Seagal, Jason Statham et Nicolas Cage s’avançeront pour lui prêter main forte.
Nul ne saura vraiment ce qui s’était passé à ce moment, mais une discussion prolongée aura lieu et les arguments des Bogdanov trouveront plus d’écho que ceux de Chuck Norris. En conséquence, tous les protagonistes uniront leurs pouvoirs et enfermeront Chuck Norris dans un univers paradoxal, duquel la seule façon de s’échapper sera de tourner 240 saisons de 28 épisodes chacune de Walker Texas Ranger.
C’est ainsi que sera résolue la crise. Les Bogdanov et François Hollande signeront un Pacte de Non Destruction Totale de l’Humanité et constitueront à la place un régime avec des allures de monarchie, au sein duquel le respect de la planète, une alimentation saine (fournie par Gordon Ramsey), des goûts culturels décents, les valeurs familiales et un rejet du culte de l’apparence et de la possession seront la base.
En définitive, le seul gagnant de cette histoire sera Stephen Hawking. crise économique
C’est drôle parce que c’est vrai.