Ne croyez pas tout ce que l’on vous raconte. Avant de m’asseoir pour la première fois dans un baquet de Type E, je n’avais entendu d’elle que sa réputation de tombeau de la route. Une voiture trop étroite et trop rapide, voilà ce que l’on en disait.
Pourtant, il s’agit clairement de l’une des autos les plus performantes du début des années 60. Son moteur est coupleux, volontaire, le freinage est somptueux. La tenue de route est extrêmement facile avec un train avant mordant, précis et un arrière bien suspendu. Certes, elle n’a pas la motricité d’une 911, mais elle se met en glisse à la demande et se reprend aussi facilement. Le tout, dans un confort qui fait honneur à la marque.
Et la Série I connaît de nombreuses spécificités qui la rendent bien plus désirable que les modèles ultérieurs aux yeux des collectionneurs: son inconfortable plancher plat, son moteur 3.8 litres -plus fiable et plus rageur que son successeur- et comble de tout, son intérieur qui semble être tout droit descendu du prototype de salon pour arriver dans votre garage.
Résultat: la Type E est portée par l’inflation globale du marché qui va rapidement la rendre inaccessible à la plupart des collectionneurs.
Aujourd’hui, il est encore possible de trouver un modèle patiné mais sain en dessous de 100 000 €. Certes, un modèle « état concours » vous coûtera le double ou le triple. Et ceci s’explique aisément: la Type E est un cauchemar à restaurer. Sa conception semi-monocoque ne supporte aucune approximation, son long capot représente un travail de tôlerie monumental, une réfection mécanique dans les règles de l’art approche les 25000 € tandis que certaines pièces d’accastillage spécifiques à la série 1 sont devenues introuvables…
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Le marché porte de plus en plus d’intérêt aux Jaguar à long museau.
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Cnobinez cela avec l’effet Barn-Find, parfois incompréhensible et vous avez ceci: Un Type E rance qui fait le tour d’internet. Ce modèle ci est un coupé série 1 de 1962, qui traîne depuis trente ans dans une grange mise à la vente pour 38000£ (45000 € hors frais…). Certes, elle bénéficie d’une histoire limpide: C’est la 262 eme produite, commercialisée dans un coloris rare, dark blue avec intérieur noir, et elle n’a rencontré que deux propriétaires depuis. L’auto sera mise à la vente à Birmingham les 1 et 2 avril, par Classic Car Auctions, lors du Classic Car Restoration Show.
Mais quand tu avais 20 ans, c’était en francs non ? 🙂
Ouais, ça faisait un peu moins de 80 000 francs. Elle était roulante. Bon, un peu de rouille coulait dessous… Peut être la structure tubulaire était moyenne…
J’en ai conduit une pendant un long rallye au même âge, une voiture puissante et très amusante, en plus d’être très belle. J’ai regretté de ne pas avoir pu la sortir de son mûrissoire. Elle y est toujours, et le proprio en veut plus, plus… beaucoup plus…
Elle est dans mon top 5 sans jamais en avoir essayé une.
Aïe !
Dire qu’il y a huit ans j’ai proposé une S1 flat floor roulante stockée au sec depuis toujours 60K, avec deux centimetres carré de rouille dans le coffre à batterie et que les types m’ont dit « c’est trop cher » j’ai instantanément arrêté la vente. Quelle bande de cons, si on ajoute qu’ils ont refusé l’Ace Bristol à 120 et qu’ils préféraient des répliques de cobras à 200… c’est pas parce qu’on a du pognon qu’on a du goût.
Une Ac Bristol à 120k… Dire que j’ai failli en acheter une sur le port d’Antibes à 10 000 euros quand j’avais 20 ans…
Ah! Il semblerait que j’aurai du cliquer sur ce bouton répondre pour que la discussion parte du haut vers le bas 🙂 je retiens pour la prochaine…