Je vous promets de ne pas vous parler de littérature. En revanche, cet article sera rempli de références sexuelles et misogynes, de violence, de nostalgie, de mal-être et d’univers enchanteurs. Si d’ores et déjà votre cerveau a entamé son lent et irrémédiable suicide depuis qu’il est exposé aux “produits culturels” en vogue, peut être trouverez-vous ici de quoi le redoper pour quelques jours, en adaptant les livres proposés à votre situation du moment.
Réussir un week-end de nostalgie saupoudré de mélancolie, saturé par les couleurs d’un soleil en déclin.
Génération X de Douglas Coupland
Quels sont les thèmes qui me reviennent quand je pense à Génération X ? Couchers de soleil orangés, nuits chaudes avec clopes et balades introspectives en t-shirts, éviter de trop penser aux lendemains, être là pour ceux qui comptent, garder à l’esprit que les humains sont des connards qui se donnent beaucoup trop d’importance, mais que quelques-uns sortent du lot.
Voici le bouquin que tous les jeunes trentenaires désabusés et rêveurs devraient conserver dans un tiroir de leur chevet. Coupland délivre une histoire presque visionnaire, car écrite en 1991 elle reste ironiquement toujours autant d’actualité depuis deux décennies. Il décrit une société contemporaine, où les gens se retrouvent en fuite vers l’hyper consommation à défaut de tout autre projet, où chaque génération est en rupture avec la prochaine et la précédente, faute de valeurs et de vocabulaire en commun, et où l’individu, sa quête du bonheur et de son identité sont sacrifiés sur l’autel de la bêtise humaine. Au milieu de cela, Claire (une gosse de riche), Andrew et Dagmar (en bonne voie pour devenir des cadres supérieurs) ont décidé de plaquer leurs destins et de se retirer à Palm Springs pour rejoindre la Jet-Set de la misère, où ils vivent dans des petits bungalows de vacances, bossant de nuit dans des bars et alternant entre leurs vies d’anticonformistes et leurs rencontres avec des personnages récurrents plus en phase avec le monde réel mais quelque part tout aussi abîmés.
Le contexte du roman, planté sous le soleil californien dans une ambiance vaporeuse et presque suave prends à contre-pied ce qu’on aurait pu redouter : Génération X n’a, à aucun moment, ni l’ambiance glauque et cradingue des romans de Palahniuk, ni le coté détaché et froid de bon nombre de ceux d’Easton Ellis et de tous ceux qui voudraient désespérément devenir les “nouveaux Easton Ellis”.
Au contraire. Génération X est rempli de vie, de petits cocktails de mots et de passages sensibles. Le travail sur les dialogues est remarquable de fantaisie et de maturité. Andy, Claire et Dag maîtrisent les mots aussi bien qu’une sorte de métaphysique moderne, aussi l’un de leurs passe-temps favori est de se raconter des histoires fantastiques qui sonnent comme des visions métaphoriques de la vie que l’on décide d’adopter un jour et qui s’avère ne pas ressembler à ce que l’on croyait.
C’est drôle, parce que ces trois personnages semblent tour à tour s’adresser à nous, ou plutôt au “nous, quand on avait vingt ans” qui ferait une crise cardiaque s’il nous voyait aujourd’hui coincé dans une vie de couple dont on ne voulait pas, à bosser dans une quelconque société privée, tyrannisé par un supérieur hiérarchique admirateur de foot, persuadé que Scènes de Ménage est la meilleure chose qui soit arrivé à la télé et que cette merde de gangnam style est tout simplement la révolution que l’univers de la musique a attendu pendant des années.
D’un point de vue formel, le style est très abordable. Le texte en lui-même n’occupe que deux tiers de chaque page, le dernier tiers formant une colonne remplie d’annotations et de définitions tantôt ironiques et presque déprimantes, tantôt nettement plus drôles, mais toutes liées à l’idéologie induite par le style de vie de ceux qui ont décidé de s’abandonner aux règles fixées par la société, et de ceux qui ont fait le choix de les refuser.
Mais le plus bel accomplissement de l’œuvre est de livrer une histoire emplie de douce amertume et de jolies pensées, dans des contextes amplement touchants. C’est beau et plein de tendresse, ça prête souvent à sourire, ça fait réfléchir, sur nous-même et sur les relations que l’on tente de nouer au cours d’une vie, et sur notre vie en général avec ses possibilités perdues à jamais et celles qui sont encore en face de nous. On en retient quelque chose exempt de tout désespoir mais pas non plus rempli d’optimisme, juste le véritable plaisir d’avoir partagé des morceaux de vie qui entrent en résonance avec la nôtre, et qui nous rappellent de beaux moments partagés au milieu du déclin de l’été, quelques rêves, quelques fantasmes, quelques idéaux oubliés, et le désir de les voir renaître.
Une putain de madeleine de Proust littéraire, indispensable.
Reprendre confiance en soit après une vie affective misérable / après s’être fait douloureusement larguer.
The Game de Neil Strauss
Physiquement, je ne suis pas quelqu’un d’attirant. Je deviens gros, chauve, vieux et laid, quelque part entre un Joueur du Grenier sans pilosité ni charisme et un Ron Howard croisé avec le Père Noël, la jovialité en moins. Passé trente ans je suis toujours vierge, heureusement j’abuse de la bouteille pour oublier cet état de fait, tout comme le fait que je n’ai aucun ami et que, mort, personne ne se rappellera de moi… Vous avez remarqué cependant qu’à aucun moment je n’ai mentionné ma personnalité ? C’est parce que ces derniers mois, ma personnalité a diamétralement changé ou plutôt, j’ai changé ma personnalité, grâce à un livre : The Game.
Au-delà de son succès critique et publique, The Game a été très largement popularisé par un certain site américain que la morale et la crainte de se retrouver ficher par le F.B.I. interdit de citer ici. Comme d’habitude, ceux ne connaissant rien à un sujet étant ceux qui en parlent le plus, The Game a été présenté, à tort, comme un livre de règles “scientifiques” permettant de décoder l’esprit féminin en utilisant une pléiade de techniques dont la finalité est d’en arriver aux rapports sexuels librement consentis. Dans une époque aussi merdique que la nôtre où bientôt chaque personne devra avoir un coach pour savoir comment s’habiller, comment bouffer, comment draguer, comment avoir confiance en soi, quel sujet aborder dans une conversation, comment se tenir devant un urinoir, etc. The Game m’apparaissait comme un produit opportuniste, le genre de connerie à la Régime Dukan qui ne demandait qu’à vous exploser à la gueule après avoir passé trop de temps en votre compagnie. Et en fait, non. The Game est un fort bon roman, bien écrit, finalement loin du rulebook du dragueur. Et c’est une histoire vraie.
Neil Strauss est un journaliste comme tellement d’autres gars de son époque (2002), avec un physique passable et un mental tellement bousillé par les modèles formatés de la télé, des magazines et par les règles de ce monde qu’il s’est toujours demandé comment avoir du succès auprès des femmes, alors que des lourdeaux moches avec de l’air entre les oreilles semblaient, eux, être de véritables chicks magnets. Un beau jour un éditeur lui demande de recompiler une mystérieuse arcane trouvée sur le net, le “How to get laid Guide” regroupant des pages entières de forums Internet plus ou moins secrets dans lesquels les meilleurs pick-up artists échangent et discutent de leurs techniques de drague.
Strauss devient fasciné par ce monde dont certains semblent détenir la clef pour accéder au mental et au physique de n’importe quelle femme. Il commence par fréquenter un atelier à Los Angeles où il rencontre Mystery, l’un des meilleurs pick-up artist au monde, qui a travaillé des années à l’élaboration d’une méthode quasi infaillible moyennant qu’elle soit bien utilisée. Cet univers devient une obsession qui va emmener Strauss autour du monde, à la rencontre de stars, d’autres artistes de la drague, de leurs wingmen et de toutes sortes de femmes.
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A ce stade, beaucoup seront amenés à penser que The Game est un livre écrit avant tout pour les gros porcs lubriques de banlieue privés de connection Internet, et pourtant il n’en est rien. Dooooonc, 500 pages dans lesquelles un mec et ses potes draguent et couchent avec tout ce qui appartient au sexe opposé… Pourquoi lire ce truc ?
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Pourquoi ? Parce que contrairement à ce que je craignais, le livre ne sombre jamais dans la pornographie crasse à la Glamorama, jamais dans les scènes orgiaques racontées avec détails grotesques et exagérés, et jamais dans la misogynie balourde et caricaturale. The Game n’est pas non plus un exutoire malsain destiné aux hommes qui déconsidèrent les femmes. De tout cela le livre est exempt. Ce qu’on retient, ce sont les aventures de Strauss aux quatre coins du monde dans sa quête mégalo et souvent drôle (drôle à la High Fidelity ou à la Californication -quant c’était encore drôle-) pour expérimenter tout ce qu’il apprend au cours de ses rencontres. C’est la galerie incroyable de personnages romanesques que l’on croise au fil des pages, dont certains nous rappellent bien sûr tout un tas de personnes que l’on connaît, avec les névroses qui vont avec. Ce sont les interactions entre les protagonistes et le soin apporté à leur description. Il y a ce coté galvanisant d’esprit d’équipe entre les pick-up artists et leurs wingmen qui renvoie au fantasme masculin de l’amitié virile avec un pote qui ne vous laisse jamais tomber et qui est toujours là pour vous épauler et vous permettre d’arriver à vos fins. Évidemment, The Game est aussi un « manuel » très complet sur les rapports entre les hommes et leurs craintes d’échouer dans leur vie affective et donc dans leur vie sexuelle, ou vice-versa. Puis, il y a tout l’aspect technique représenté par autant de termes (openers, AMOG, anchoring, condiment anchoring, kino,negs etc.) qui apporte une dimension psychologique rendant l’ensemble franchement passionnant à lire. Et surtout, surtout il y a le fait que ce livre parle à chaque mec qui à un certain point s’est demandé où il allait dans sa vie affective. Suivre Strauss dans sa quête est parfois jubilatoire tant on se projette facilement à travers lui et à travers ceux qu’il rencontre. On est en territoire connu : les désirs, les craintes, les situations, les inhibitions sont autant d’éléments qui nous ont collé/nous collent à la peau, et il est tout simplement génial d’assister presque en homme invisible aux aventures de protagonistes confrontés aux mêmes situations, qui réussissent à s’affranchir de l’échec et à en faire des récits incroyablement romanesques et enlevés. Enfin, parce que même si The Game reste un livre “de mecs”, les femmes n’y sont pas objetisées. Certes, elles ont pendant une grosse partie du livre un rôle un peu ingrat se limitant à celui de “cobayes” mais comme chacun le sait, toutes les femmes se vengent à un moment ou un autre…
Parfaitement raconté, attachant, souvent passionnant, et beaucoup plus drôle que prévu.
Parvenir à développer l’aspect technique de “The Game”.
The Mystery Method de Mystery
“Bonjour. J’ai acheté The Game afin d’apprendre à coucher avec le plus de filles possibles (déjà en couple de préférence). Or, vous expliquez qu’il ne s’agit pas d’un manuel technique à proprement parler. Je suis désespéré, que dois-je faire ?”
Benjamin L, fidèle lecteur.
Le mieux à faire est encore de remonter aux sources et de se procurer la Mystery Method développée par le personnage central ayant inspiré l’œuvre de Neil Srauss.
Je pourrais vous dire que j’ai essayé la Mystery Method, que suite à cela je suis toujours gros, chauve, vieux, laid, alcoolique et bientôt mort, mais que ma vie affective et sexuelle est d’une richesse sans commun avec n’importe lequel d’entre vous. Je pourrais. Mais afin de ne pas être étouffé d’insultes, je vais m’en tenir à un aspect purement pragmatique.
Oui, la Mystery Method est celle-là même décrite dans The Game. Oui, cette fois il s’agit d’un recueil technique plutôt bien fichu et assez complet. Est-il VÉRITABLEMENT complet, ça c’est déjà plus difficile à dire. Je laisse de coté l’aspect “est-ce que ça fonctionne ?” (ndla : oui ça fonctionne.) pour répondre à une autre question : est-ce que la Mystery Method est le rulebook que beaucoup pensaient trouver en achetant The Game ?… Et bien…oui. La méthode n’est finalement pas un produit marketing mais un véritable ouvrage reprenant pas mal de thèmes du livre de Neil Strauss en les approfondissant de manière assez pédagogique. Un livre très intéressant à lire, doté d’un aspect psychologique et empathique très loin du discours de pacotille qui amène indubitablement à réaliser que les pick-up artists sont loin d’être (seulement) des obsédés sexuels, mais également des personnes dotés de capacités de décryptage et d’adaptation vraiment remarquables (la légende voudrait que les premiers “mentalistes” aient tous été des pick-up artists).
Un livre tout aussi intéressant pour les filles, qui pourrait leur offrir une vision simplement drôle ou au contraire épanouissante de la psyché féminine, et les sensibiliser aux diverses techniques utilisées par les dragueurs sans âme pour facilement repérer et déjouer leurs cruels desseins.
Réussir à patienter trois ou quatre heures tout en attendant quelqu’un qui ne viendra jamais.
– Pulp de Charles Bukowski
– Le Travail du Furet de J-P Andrevon
– The Running Man de Stephen King
Le “roman de gare”, voilà bien le genre de livre au milieu duquel on peut tomber sur de vraies surprises, voire carrément d’authentiques merveilles. Inutile d’être dans une gare pour les apprécier, toutefois. Vous pouvez les savourer dans le confort de votre salon, bourré et avachi dans un fauteuil en cuir dans une boutique Desigual, dehors sous la neige, déprimé et en plein questionnement ontologique, ou même en attendant Godo.
Pulp est le tout dernier livre de Bukowski, vu par ses admirateurs comme son “moins bon”. Paradoxalement, celui-ci fut mon tout premier contact avec l’univers et la plume de l’écrivain poète qui inspira une quantité phénoménale d’artistes et d’œuvres (Californication, pour citer un des exemples le plus connus).
Ici, Nick Belane, sorte d’alter ego de Bukowski et détective privé doté d’une classe… particulière, se voit embaucher par une femme somptueuse n’étant autre que la Grande Faucheuse afin de retrouver l’écrivain français Céline que tout le monde croyait pourtant mort. Le scénario est à peine plus barré que certaines nouvelles de Buk, et ce petit livre écrit justement pour rendre hommage aux romans de gare (ou “pulps” outre Atlantique) permet de retrouver l’univers propre à son exceptionnel créateur. Dialogues et réparties d’un tranchant absolument surréalistes, monologues philosophiques ayant tour à tour un impact drôle ou tellement juste que l’œuvre prend une teinte bien plus désabusée et profonde qu’au premier abord, et surtout il y a cette ambiance tristounette et délabrée qui accompagne chaque roman de Buk et qui tout à coup se pare d’une folie explosant de vie, au point qu’on a envie d’éclater de rire ou de se retrouver dans les pompes du héros, à partager durant un moment le genre de choses que seul pourrait vivre un poète amoureux des rues miséreuses, de ses créatures, de ses femmes et de ses démons.
On voit la vie un tout petit peu différemment quand on connaît Bukowski.
Nous avons de belles références françaises dans le domaine de la dystopie et de la SF. Si Le Travail du Furet n’est pas vue comme étant l’œuvre maîtresse d’Andrevon, elle est en revanche tellement bien fichue, agréable à lire, et d’une longueur idéale qu’on y revient fréquemment plutôt que de passer une soirée devant une série B.
En France et dans un futur pas trop éloigné, un grand ordinateur détermine par tirage au sort des listes de citoyens normaux à éliminer afin de préserver un équilibre démographique. Les agents gouvernementaux devant s’acquitter de cette tâche sont les furets. On suit l’un d’entre eux, taciturne admirateur de films hollywoodiens de la belle époque, flinguant des anonymes dans les quartiers pauvres, intellos et riches de la ville. Fatalement, il découvre que le tirage au sort n’a rien du jeu de hasard et que la seule personne comptant pour lui risque d’être la victime de ceux pour qui il travaille. Si le roman est aussi bon c’est parce qu’il ne s’embarrasse pas d’analyses de la société de pacotille, de passages contemplatifs ou de longs monologues démagos et ténébreux. Tout est écrit à la première personne dans un style brut, le coté french touch un peu rugueux confère une ambiance particulière à l’ensemble qui évolue entre quartiers dégueulasses et misérables à l’ambiance empreinte de touches légères de cyberpunk, et hautes places éthérées bardées de fric qui renferment les futures victimes des furets, toutes ayant droit au même destin. L’ensemble reste emprunt de tous les petits détails technologiques et de style de vie qui nous rappellent que nous sommes dans un mélange de polar violent et de SF. Un livre qui fait très bien le boulot, doté d’un climat sombre et parfois désespéré, d’un anti-héros avec ce qu’il faut de noirceur et de personnalité pour emporter le morceau, d’un rythme parfait, de quelques scènes bien sanglantes et d’un passage viscéral et révoltant, pour un ensemble difficile à lâcher une fois commencé. Que demander de plus ?
Vous êtes bizarres vous, les mecs d’Autoreverse. Vous êtes capables de nous servir des références de groupes de post-rock biélorusses qui ne font des CD que pour leur unique fan vivant à Kinshasa, et le moment d’après vous nous parlez de… Stephen King ? Sérieusement ?
Et ouais, car The Running Man est l’exemple type du petit livre de gare punchy et efficace que j’ai dû lire peut être quinze fois (inutile d’en tirer un examen psychologique).
The Running Man est 1) Un nanar merdique avec Schwarzenegger réalisé par Starsky de “Starsky et Hutch” n’ayant aucun rapport avec le livre, et 2) Un bouquin de Stephen King se passant dans une époque où un gouvernement totalitaire a la main mise sur l’ensemble du contenu du Libertel, la télé du futur dont la possession est obligatoire. De tous les programmes, ceux qui connaissent le plus de succès sont Les Jeux, un panel d’émissions dont les participants sont exclusivement les pauvres, les malades et les miséreux qui mettent en jeu leur santé ou leur dignité pour gagner quelques dollars (autre référence à voir sur le sujet : le film “Live !” et le documentaire TV “Le Jeu de la Mort”). Ben Richards est l’un de ces types vivant dans la dèche des quartiers pourris qui décide de tenter sa chance pour permettre à sa femme et sa fille de survivre. Il finit par être sélectionné pour La Grande Traque, le show le plus lucratif dont le véritable but est d’éliminer les personnes les plus dangereuses pour le Système. Pendant 30 jours, Richards devra fuir à travers le pays une équipe de chasseurs ayant pour seule instruction de l’abattre, moyennant une prime d’un milliard s’il arrive à aller jusqu’au bout. On retrouve dans ce livre les obsessions de King pour la déshumanisation de l’homme par l’homme (à lire aussi, “Marche ou Crève”), qui résonnent étrangement avec ce que pourraient devenir les jeux télé actuels, tous plus cons les uns que les autres quant ils ne sont pas déjà des atteintes à la dignité humaine.
Le roman se découpe en deux parties : la phase de tests de qualifications, vraiment passionnante, et le périple à proprement parler de Richards pour échapper à la mort et ses rencontres sur le chemin. L’histoire est relativement courte et laisse pourtant le sentiment que rien n’a été laissé de coté : quelques scènes bien enlevées, une critique implicite de la société de consommation qui passe plutôt bien, un moment traumatisant et un petit twist final, sans compter la maîtrise de Stephen King qui, il y a quelques années décrivait certains de ses livres comme “les Big Mac de la littérature fantastique”. Les Big Mac permettent de tenir un repas entier, vite bouffés, très efficaces et nourrissant à satiété, tout en laissant le consommateur avec un sentiment de malaise et une sorte de poids un peu dérangeant après absorption. Exactement comme The Running Man.
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