Décédé le 2 Juillet 2019 à l’êge de 94 ans, au stade final de la maladie de parkinson, le nom de Lee Iacocca est connu de tous les amateurs d’automobiles. Revenons sur ses faits d’armes:
Fils d’immigré italien, né en 1924, Lido Anthony Iaccoca débute sa carrière chez Ford Pennsylvanie en 1946. En dépit de sa formation d’ingénieur, il va rapidement évoluer vers le marketing.
L’homme est malin: il lance « 56 for 56 »: Une Ford 56 financée pour 56$ mensuels. Cette stratégie, récupérée au niveau national, lui une promotion au service marketing de Dearborn.
1964: Lancement de la Mustang
Lee Iacocca souhaite alors développer un produit en adéquation avec l’humeur légère de l’époque, une voiture Lifestyle: c’est la naissance de la Mustang. Avec un budget de développement de 45 millions, le plus faible jamais engagé pour un nouveau modèle, il va générer 1,1 milliard de bénéfices en seulement deux ans. Ce succès lui vaut la promotion au poste de vice président en 1965, puis vice président exécutif en 1967 et enfin président en 1970. Lee participera alors à la renaissance de la marque Mercury et au lancement de la Ford Escort.
1971: La tragique Pinto
La récession qui touche les USA requiert un produit simple, économique et efficient. Iacocca lance le projet 2000 Pounds for 2000$, qui débouchera en 1971 sur la Ford Pinto.
L’auto fera l’objet de nombreuses critiques concernant sa conception: son réservoir, placé à l’arrière, se perce en cas de collision et prend feu quasiment instantanément.
1978: Ford out, Chrysler in.
Le scandale de la Pinto et le coût des rappels ont attisé la rogne de Henry Ford II, qui regardait déjà d’un mauvais oeil le train de vie de star du président de la marque: Boeing 727 privé, hôtels luxueux, soirées très arrosées avec Franck Sinatra… De son côté, Lee déclarera avoir été lassé par les préjugés racistes et le manque de vision de l’héritier…
Suite à son licenciement, il rentre chez Chrylser, alors au bord de la faillite. La marque vient de vendre sa division Europe à Peugeot, et perd des millions sur le marché américain suite au rappel massif des Plymouth Volare et Dodge Aspen. Lee s’attire les bon soins du congrès avec un prêt de 1,5 Milliards. Son plan de redressement impose le licenciement de presque la moité des salariés du groupe. Il développe en parallèle deux projets qui avaient été refusés par Ford:
Lancement de la plate-forme K: une traction économique à moteur transversal, permettant de commercialiser des autos économiques et bon marché, aptes à concurrencer les japonais. Ce seront les Dodge Aries et Plymouth Reliant.
Concrétisation du « Minimax »: Henry Ford avait licencié son inventeur, Hal Sperlich, Lee le récupère chez Chrysler. Ils donneront naissance aux premiers Minivans: les Dodge Caravan et Plymouth Voyager.
En 1983, Chrysler a remboursé le congrès et recommence à faire du profit. Il fanfaronne alors dans les publicités de la marque, avec un slogan qui le rendra célèbre:
« If you can find a better car… Buy it »
Lee Iacocca
En 1987, la marque rachète AMC et la marque Jeep: Lee Iacocca souhaitait récupérer le projet de la Jeep Grand Cherokee pour répondre à l’engouement croissant du marché pour les SUV (déjà). Dans sa lancée, Lee récupère aussi Lamborghini pour 25 millions de dollars. Il participera alors à la fin de l’élaboration de la Diablo…
Il se retirera de son poste chez Chrysler en 1992, soit-disant accompagné vers la sortie en raison de son train de vie exorbitant. Il tentera bien de reprendre la marque en 1995, à l’aide d’une OPA hostile menée avec son ami Kirk Kerkorian.
Enfin, en 2005, Lee retournera chez Chrysler pour faire du placement produit. Sa rémunération, ainsi que 1$ par voiture vendue seront reversés à la Fondation Lee Iacocca pour la recherche sur le diabète… qui avait emporté sa première fille Mary en 1983.
« Lee Iacocca was truly bigger than life and left an incredible mark on Ford »
Bill Ford
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